Maurice Papon est mort
AP | 17.02.2007 | 20:33
Maurice Papon est mort samedi après-midi à l'âge de 96 ans dans une clinique de Seine-et-Marne. L'ancien ministre avait été condamné en 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'Humanité.
Maurice Papon s'est éteint "dans son sommeil", a précisé sur LCI son avocat Me Francis Vuillemin. "Je voudrais tout simplement dire qu'il n'y a rien que de très naturel que de mourir à près de 97 ans. C'est une longue vie, il est mort dans son sommeil, paix à son âme".
"Maurice Papon s'est battu jusqu'au bout. Il est mort en homme libre au moment même où il préparait sa dernière offensive avec son avocat, c'est-à-dire une action de réhabilitation que l'on projetait pour les mois prochains", a poursuivi Me Vuillemin.
Maurice Papon s'est éteint à la clinique la Francilienne de Pontault-Combault (Seine-et-Marne), précisait-on de sources judiciaires. Il avait été hospitalisé la semaine dernière, à la suite d'un malaise cardiaque, et avait subi une intervention sur son pacemaker.
L'ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde avait été condamné en avril 1998 par la cour d'assises de la Gironde à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crime contre l'humanité pour son rôle dans l'arrestation et la déportation de juifs lorsqu'il était secrétaire général de la préfecture de la Gironde entre 1942 et 1944.
Son pourvoi avait été rejeté le 11 juin 2005 par la Cour de cassation rendant ainsi définitive sa condamnation pour complicité de crimes contre l'humanité. En septembre 2002, Maurice Papon avait bénéficié d'une suspension de peine pour raisons de santé.
Michel Slitinsky, porte-parole des victimes de Maurice Papon, a souligné sur LCI que le défunt "portait sur ses épaules la responsabilité de 1.600 arrestations, dont 250 enfants".
"Nous nous sommes battus (...) pour qu'il paie. Il a payé. Malheureusement, il n'est resté que trois ans en prison, dans une prison dorée, il faut le remarquer. Or nous avions demandé qu'il fût hospitalisé au régime de l'internement. Cela n'a pas été écouté puisque ce sont deux organisations, la Ligue des droits de l'Homme et le MRAP, qui ont demandé avec insistance sa libération", a-t-il rappelé.
De son côté, l'avocat Arno Klarsfeld, qui représentait l'Association des fils et filles de déportés juifs de France lors du procès, a estimé sur France-Info qu'il avait "payé". "Il a été libéré alors qu'il aurait pu rester encore un peu en prison, mais il a bien payé alors que personne ne croyait qu'il paierait".
Selon l'avocat, c'était "un homme dur, sec, plutôt obnubilé par lui-même que par les autres". "Il avait une intelligence qui était organisée, précise, efficace, mais il avait laissé derrière lui la compassion envers les autres".
"Maurice Papon a été reconnu coupable de complicité de crimes contre l'humanité pour l'arrestation et la déportation de 76 personnes mais son service a déporté 1.600 personnes", a rappelé de son côté Me Michel Zaoui, qui avait été l'avocat de plusieurs associations de déportés juifs au procès de Bordeaux, sur France-Info.
"Maurice Papon ne dirigeait pas le service de l'alimentation ou des transports. C'était un service intitulé 'service des questions juives', c'est-à-dire un service qui était chargé de ficher, d'arrêter, de déporter", a souligné l'avocat. "Maurice Papon n'a absolument pas été un rouage coincé entre des autorités diverses, c'était un fonctionnaire d'autorité". AP
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20070217.FAP4276/maurice_papon_est_mort.html
AP | 17.02.2007 | 20:33
Maurice Papon est mort samedi après-midi à l'âge de 96 ans dans une clinique de Seine-et-Marne. L'ancien ministre avait été condamné en 1998 à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'Humanité.
Maurice Papon s'est éteint "dans son sommeil", a précisé sur LCI son avocat Me Francis Vuillemin. "Je voudrais tout simplement dire qu'il n'y a rien que de très naturel que de mourir à près de 97 ans. C'est une longue vie, il est mort dans son sommeil, paix à son âme".
"Maurice Papon s'est battu jusqu'au bout. Il est mort en homme libre au moment même où il préparait sa dernière offensive avec son avocat, c'est-à-dire une action de réhabilitation que l'on projetait pour les mois prochains", a poursuivi Me Vuillemin.
Maurice Papon s'est éteint à la clinique la Francilienne de Pontault-Combault (Seine-et-Marne), précisait-on de sources judiciaires. Il avait été hospitalisé la semaine dernière, à la suite d'un malaise cardiaque, et avait subi une intervention sur son pacemaker.
L'ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde avait été condamné en avril 1998 par la cour d'assises de la Gironde à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crime contre l'humanité pour son rôle dans l'arrestation et la déportation de juifs lorsqu'il était secrétaire général de la préfecture de la Gironde entre 1942 et 1944.
Son pourvoi avait été rejeté le 11 juin 2005 par la Cour de cassation rendant ainsi définitive sa condamnation pour complicité de crimes contre l'humanité. En septembre 2002, Maurice Papon avait bénéficié d'une suspension de peine pour raisons de santé.
Michel Slitinsky, porte-parole des victimes de Maurice Papon, a souligné sur LCI que le défunt "portait sur ses épaules la responsabilité de 1.600 arrestations, dont 250 enfants".
"Nous nous sommes battus (...) pour qu'il paie. Il a payé. Malheureusement, il n'est resté que trois ans en prison, dans une prison dorée, il faut le remarquer. Or nous avions demandé qu'il fût hospitalisé au régime de l'internement. Cela n'a pas été écouté puisque ce sont deux organisations, la Ligue des droits de l'Homme et le MRAP, qui ont demandé avec insistance sa libération", a-t-il rappelé.
De son côté, l'avocat Arno Klarsfeld, qui représentait l'Association des fils et filles de déportés juifs de France lors du procès, a estimé sur France-Info qu'il avait "payé". "Il a été libéré alors qu'il aurait pu rester encore un peu en prison, mais il a bien payé alors que personne ne croyait qu'il paierait".
Selon l'avocat, c'était "un homme dur, sec, plutôt obnubilé par lui-même que par les autres". "Il avait une intelligence qui était organisée, précise, efficace, mais il avait laissé derrière lui la compassion envers les autres".
"Maurice Papon a été reconnu coupable de complicité de crimes contre l'humanité pour l'arrestation et la déportation de 76 personnes mais son service a déporté 1.600 personnes", a rappelé de son côté Me Michel Zaoui, qui avait été l'avocat de plusieurs associations de déportés juifs au procès de Bordeaux, sur France-Info.
"Maurice Papon ne dirigeait pas le service de l'alimentation ou des transports. C'était un service intitulé 'service des questions juives', c'est-à-dire un service qui était chargé de ficher, d'arrêter, de déporter", a souligné l'avocat. "Maurice Papon n'a absolument pas été un rouage coincé entre des autorités diverses, c'était un fonctionnaire d'autorité". AP
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20070217.FAP4276/maurice_papon_est_mort.html