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    Kosovo: la défaite de la raison

    silverbold
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    Message  silverbold Ven 9 Fév - 10:01

    Opinions
    Kosovo: la défaite de la raison
    20:07 | 08/ 02/ 2007



    Par Piotr Kandel, de l'Institut d'études slaves, pour RIA Novosti

    L'indépendance du Kosovo sera l'un des sujets les plus en vogue cette année, bien qu'on ne puisse trouver à cela aucune raison valable ni aujourd'hui, ni à moyen terme. Même les plus ardents partisans de l'indépendance du Kosovo ne peuvent nier certains faits évidents. Les rares secteurs transmis par l'ONU aux autorités locales, par exemple, l'enseignement et la santé publique, sont gérés de façon totalement inefficace. Plus de 2,5 milliards de dollars accordés à la province à partir de 1999 ont produit peu d'effets sur une économie faible et entièrement corrompue.

    La garantie de la sécurité pour la minorité serbe et la protection des églises et monastères serbes datant du Moyen Age et inscrits par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité constituent un problème toujours en suspens. Ni les autorités du Kosovo, ni les forces de paix de l'OTAN n'ont pu le régler. Le crime organisé règne sur le pays, avec dans le rôle principal les trafiquants de drogue et le réseau de trafic d'êtres humains qui contrôlent déjà une partie considérable du "marché noir" européen. Le chômage massif et le maintien des clans traditionnels des Albanais du Kosovo constituent un milieu favorable pour cela.

    Selon des informations secrètes des services de renseignement allemands qui ont filtré dans la presse, ce sont bien les structures mafieuses, ayant fusionné avec les anciens membres de l'Armée de libération du Kosovo et jouissant de la protection d'influents hommes politiques qui font la loi sous couvert des institutions créées. Les militaires de l'OTAN qui ont servi au Kosovo qualifient franchement, en privé, la situation réelle de la province "d'oligarchie de coupe-jarrets". Les leaders des Albanais du Kosovo ne se gênent pas pour faire chanter publiquement leurs protecteurs occidentaux en menaçant de reprendre les pogroms antiserbes (de même qu'en 2004), si l'indépendance ne leur est pas accordée immédiatement. Il serait contreproductif, sans parler du côté moral du problème, de récompenser leur résolution à la violence. Le Kosovo indépendant serait alors quelque chose entre une "république pirate" efficace et un "Etat impuissant".

    Le moment du règlement du problème du Kosovo est très inopportun pour les Serbes. Cela compliquera encore plus la tentative de former à Belgrade un gouvernement pro-européen des forces démocratiques. Mais même un tel cabinet ne pourra accepter l'indépendance imposée au Kosovo. Ni le premier ministre serbe actuel Vojislav Kostunica, ni son Parti démocratique qui désirent incarner l'alliance du patriotisme et de la démocratie ne peuvent l'accepter. Les autres partis démocratiques voudraient échanger la "souveraineté formelle" sur le Kosovo contre l'admission à l'UE, mais ils ne bénéficient pas d'un soutien suffisant. La nouvelle Constitution du pays récemment adoptée par référendum est également un obstacle à cela, car elle considère le Kosovo comme partie intégrante de la Serbie. Le renoncement à cette souveraineté implique la révision de la Constitution et un nouveau référendum. Les démocrates ne peuvent le faire, s'ils veulent éviter un suicide politique, que dans les conditions d'une responsabilité solidaire, et en assurant à la population des avantages incontestables et considérables. Mais les Etats-Unis et l'OTAN brûlent de tout obtenir immédiatement de la Serbie en échange de vaines promesses, notamment sur la transformation du pays en une sorte "d'Allemagne de Weimar". Faut-il s'étonner du fait que le parti des nationalistes serbes soit pour la deuxième fois de suite favori des élections?

    Que Washington et Bruxelles le veuillent ou non, il sera impossible d'éviter les conséquences politiques et juridiques internationales du précédent qu'on est en train de créer au Kosovo. Les premiers propos sur l'indépendance du Kosovo ont déjà suscité de vives répercussions dans les entités postsoviétiques "non reconnues": l'Abkhazie, l'Ossétie du Sud, la Transnistrie et le Karabakh. D'ailleurs, cela peut également susciter un écho dans la "vieille Europe": du Pays Basque et de la Catalogne jusqu'à l'Ecosse et la Flandre. Quant à la plupart des Etats d'Afrique et d'Asie, mieux vaut ne pas les mentionner.

    Le mot même "d'indépendance" a disparu du plan de règlement du problème du Kosovo proposé par Martti Ahtisaari, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, après la menace du veto russe au Conseil de sécurité de l'ONU. Mais cela ne change rien, car le plan propose toujours de priver la Serbie de ses droits sur le Kosovo.

    A long terme, le maintien d'une souveraineté "formelle" sur le Kosovo est effectivement préjudiciable à la Serbie pour des raisons démographiques, économiques et politiques. Compte tenu du taux de natalité "africain" parmi les Albanais du Kosovo, leur expansion démographique menace de changer considérablement la composition ethnique de l'Etat serbe. Le Kosovo qui était la partie la moins développée de la Yougoslavie socialiste bénéficiait alors de subventions importantes de la fédération. Leur rétablissement serait un fardeau insurmontable pour l'économie serbe.

    Déjà source éternelle de problèmes politico-ethniques insolubles dans la Yougoslavie monarchique comme dans celle de Tito, le Kosovo le reste aujourd'hui pour Belgrade. Mais cette terre est le berceau de l'Etat serbe, le sanctuaire de son histoire nationale, de sa religion et de sa culture, et elle est mentionnée dans la poésie épique serbe. Le renoncement au Kosovo est perçu par les Serbes comme un attentat à leur identité nationale. Il n'est pas plus facile de les contraindre à s'y résigner que de persuader les Juifs ou les Palestiniens d'oublier Jérusalem. Si les lieux saints des Serbes étaient rattachés à la Serbie, même sous forme de petites enclaves, et si des compensations importantes étaient accordées aux réfugiés serbes, il serait bien plus facile pour Belgrade de reconnaître l'indépendance du Kosovo.

    Le plan de condominium (selon l'exemple de Bruxelles) proposé par les experts belges ne semble pas réaliste. En effet, le schéma bruxellois fonctionne à l'intérieur d'un seul Etat, ce à quoi s'opposent les Albanais du Kosovo. D'ailleurs, il n'y a de partisans de cette idée ni en Serbie, ni en Albanie. Dans cette situation peu enviable, il vaut mieux prendre une décision transitoire, en reportant la définition du statut de la province au moment de l'entrée de la Serbie et du Kosovo dans l'UE, à quoi les deux entités aspirent. Dans ce cas, les deux parties se montreront plus conciliables et plus mûres.

    Mais les protecteurs occidentaux des Albanais du Kosovo ont du pain sur la planche avant d'arriver à cela. Ainsi, ils doivent trouver la volonté de répondre dignement au chantage à la violence orchestré par leurs protégés déchaînés, ne pas laisser "la queue remuer le chien" et renoncer à l'approche unilatérale antiserbe.

    L'opinion de l'auteur ne correspond pas forcément à celle de la rédaction.

    http://fr.rian.ru/analysis/20070208/60423516.html
    MP
    MP


    Nombre de messages : 4696
    Date d'inscription : 18/06/2006

    Kosovo: la défaite de la raison Empty Re: Kosovo: la défaite de la raison

    Message  MP Ven 9 Fév - 10:30

    Les occidentaux me font songer à ces ménagères proprettes qui veulent tout mettre en ordre à tout prix (Irak, Afghanistan, Kossovo, etc). Enfin, partout sauf en Palestine ...

    Il y a pourtant parfois grand avantage à laisser les gens croupir dans leurs contradictions byzantines, et attendre qu'ils en soient fatigués ...

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