Choufi et Choufami, les deux oiseaux, étaient tombés amoureux l'un de l'autre le jour où ils s'étaient rencontrés sur une branche.
Choufi l'oiseau blanc se croyait noir, et Choufami l'oiselle blanche se croyait noire, car chacun se voyait comme le miroir de l'autre et ne pouvait s'imaginer différent. Tous les jours, du soir au matin, leurs chants emplissaient le ciel. Les autres animaux s'arrêtaient pour les écouter, pour admirer leur vol, pour penser à cet amour si fort qu'ils connaîtraient peut-être eux aussi une fois dans leur vie.
Mais pendant ce temps, au palais, la fille du roi se mourait lentement, s'enfonçant peu à peu dans une langueur dont personne ne comprenait la cause et qui ne la laissait même plus sortir de son lit. Un matin où son père était venu s'inquiéter de son état, elle lui dit qu'elle avait fait un rêve. Un rêve où il était dit que seul un oiseau blanc pouvait la sauver. Le roi bondit aussitôt chez son magicien. Il le trouva dans la cour du palais, accompagné comme à son habitude de son singe, de son serpent et de sa blanche colombe. Le roi lui expliqua le rêve de la princesse en montrant la colombe du doigt, mais le magicien se récria :
— S'il y a un oiseau blanc qui peut sauver ta fille, mon roi, ce n'est pas ma douce colombe. Elle est la compagne de mes vieux jours, comme mes deux autres animaux, mais elle n'a rien de magique. Je crois que s'il existe un oiseau magique dans ton royaume, ce ne peut être que celui qui vole en ce moment au-dessus de nos têtes.
Le roi leva les yeux. Choufi et Choufami survolaient à cet instant les tourelles du château, et le roi fut séduit par la beauté de leur chant et de leur vol. Aucun doute, le magicien avait raison !
— Que l'on aille me chercher cet oiseau ! s'exclama le souverain.
Et le soir même, alors qu'ils étaient tranquillement installés dans leur nid, les deux amoureux virent arriver sous leur arbre un messager du monarque qui leur délivra la convocation royale.
— Malheur, dit en pleurant Choufami qui se croyait blanche, c'est un ordre du roi, je ne peux pas refuser, que va-t-il m'arriver au palais ?
— Je ne sais pas, dis Choufi en pleurant à son tour, mais vas-y si tu dois y aller.
Et Choufami s'envola vers le palais du roi. Celui-ci, en la voyant arriver, crut que l'on s'était moqué de lui : il avait fait demander l'oiseau blanc, pas le noir ! Il enferma donc Choufami dans une cage en espérant que cela déciderait son compagnon à venir.
Justement, sur son arbre, Choufi n'en pouvait plus d'attendre. Il se lamentait et se lamentait encore lorsque qu'une petite voix se fit entendre à ses côtés :
— Ne t'inquiète plus, je suis la solution à ton problème !
Surpris, Choufi regarda qui était sur la branche. Il vit un cafard qui agitait ses antennes dans sa direction.
— Ne prends donc pas cet air étonné ! dit le cafard. Je ne suis pas ce que tu crois, je suis l'amant secret de la princesse, j'ai été transformé en insecte par un rival jaloux, et c'est ma disparition qui la fait mourir. Si tu m'emmènes au palais, je suis sûr que le magicien pourra me redonner ma véritable forme.
Choufi, qui ne cherchait qu'un prétexte pour se rendre au palais, installa le cafard sur son dos et s'envola vers le château. Dès que le roi l'aperçut, il le fit capturer et l'emmena près de la princesse. Quand il vit un cafard surgir de ses plumes, il voulut l'écraser, mais Choufi défendit l'insecte à coup de bec. L'attitude de l'oiseau était tellement surprenante que le magicien s'intéressa de plus près aux deux animaux. Il ne trouva rien de particulier chez Choufi, mais il découvrit vite qu'un enchantement pesait sur le cafard. Lorsque le charme fut renversé et que l'insecte fut de nouveau homme, la santé de la princesse s'améliora en quelques instants !
Ce fut donc bien, comme dans le rêve, l'oiseau blanc qui guérit la princesse. Et on laissa Choufi et Choufami regagner leur nid. Ils s'étaient rendus compte qu'ils étaient différents, mais cela ne changea rien ni à la beauté de leur chant, ni à celle de leur vol. Ni à celle de leur amour.
Choufi et Choufami
adapté par Claudio, d'après un document du CCF de Deir el-Qamar
:cupidon:
Choufi l'oiseau blanc se croyait noir, et Choufami l'oiselle blanche se croyait noire, car chacun se voyait comme le miroir de l'autre et ne pouvait s'imaginer différent. Tous les jours, du soir au matin, leurs chants emplissaient le ciel. Les autres animaux s'arrêtaient pour les écouter, pour admirer leur vol, pour penser à cet amour si fort qu'ils connaîtraient peut-être eux aussi une fois dans leur vie.
Mais pendant ce temps, au palais, la fille du roi se mourait lentement, s'enfonçant peu à peu dans une langueur dont personne ne comprenait la cause et qui ne la laissait même plus sortir de son lit. Un matin où son père était venu s'inquiéter de son état, elle lui dit qu'elle avait fait un rêve. Un rêve où il était dit que seul un oiseau blanc pouvait la sauver. Le roi bondit aussitôt chez son magicien. Il le trouva dans la cour du palais, accompagné comme à son habitude de son singe, de son serpent et de sa blanche colombe. Le roi lui expliqua le rêve de la princesse en montrant la colombe du doigt, mais le magicien se récria :
— S'il y a un oiseau blanc qui peut sauver ta fille, mon roi, ce n'est pas ma douce colombe. Elle est la compagne de mes vieux jours, comme mes deux autres animaux, mais elle n'a rien de magique. Je crois que s'il existe un oiseau magique dans ton royaume, ce ne peut être que celui qui vole en ce moment au-dessus de nos têtes.
Le roi leva les yeux. Choufi et Choufami survolaient à cet instant les tourelles du château, et le roi fut séduit par la beauté de leur chant et de leur vol. Aucun doute, le magicien avait raison !
— Que l'on aille me chercher cet oiseau ! s'exclama le souverain.
Et le soir même, alors qu'ils étaient tranquillement installés dans leur nid, les deux amoureux virent arriver sous leur arbre un messager du monarque qui leur délivra la convocation royale.
— Malheur, dit en pleurant Choufami qui se croyait blanche, c'est un ordre du roi, je ne peux pas refuser, que va-t-il m'arriver au palais ?
— Je ne sais pas, dis Choufi en pleurant à son tour, mais vas-y si tu dois y aller.
Et Choufami s'envola vers le palais du roi. Celui-ci, en la voyant arriver, crut que l'on s'était moqué de lui : il avait fait demander l'oiseau blanc, pas le noir ! Il enferma donc Choufami dans une cage en espérant que cela déciderait son compagnon à venir.
Justement, sur son arbre, Choufi n'en pouvait plus d'attendre. Il se lamentait et se lamentait encore lorsque qu'une petite voix se fit entendre à ses côtés :
— Ne t'inquiète plus, je suis la solution à ton problème !
Surpris, Choufi regarda qui était sur la branche. Il vit un cafard qui agitait ses antennes dans sa direction.
— Ne prends donc pas cet air étonné ! dit le cafard. Je ne suis pas ce que tu crois, je suis l'amant secret de la princesse, j'ai été transformé en insecte par un rival jaloux, et c'est ma disparition qui la fait mourir. Si tu m'emmènes au palais, je suis sûr que le magicien pourra me redonner ma véritable forme.
Choufi, qui ne cherchait qu'un prétexte pour se rendre au palais, installa le cafard sur son dos et s'envola vers le château. Dès que le roi l'aperçut, il le fit capturer et l'emmena près de la princesse. Quand il vit un cafard surgir de ses plumes, il voulut l'écraser, mais Choufi défendit l'insecte à coup de bec. L'attitude de l'oiseau était tellement surprenante que le magicien s'intéressa de plus près aux deux animaux. Il ne trouva rien de particulier chez Choufi, mais il découvrit vite qu'un enchantement pesait sur le cafard. Lorsque le charme fut renversé et que l'insecte fut de nouveau homme, la santé de la princesse s'améliora en quelques instants !
Ce fut donc bien, comme dans le rêve, l'oiseau blanc qui guérit la princesse. Et on laissa Choufi et Choufami regagner leur nid. Ils s'étaient rendus compte qu'ils étaient différents, mais cela ne changea rien ni à la beauté de leur chant, ni à celle de leur vol. Ni à celle de leur amour.
Choufi et Choufami
adapté par Claudio, d'après un document du CCF de Deir el-Qamar
:cupidon: