Bastogne: Oui à la mosquée, non au minaret
Le collège de Bastogne remet un avis favorable sur la création d'une mosquée. Mais refuse le minaret. La communauté turque ne comprend pas.
La construction d'un minaret aux abords de la future mosquée turque de Bastogne a suscité un vif émoi. Une pétition a rassemblé pas moins de 2026 signatures.
Après avoir renvoyé le dossier vers l'Urbanisme, le collège communal vient de se prononcer sur le nouveau projet. Un avis favorable au dossier, à l'exclusion du minaret. La communauté turque pourra donc réaliser tous les travaux intérieurs, extérieurs, l'annexe, le parking, mais pas le minaret.
«J'ai présidé la séance de clôture de demande de permis, explique Philippe Collard, bourgmestre de Bastogne. Nous avons écouté les réclamations des plaignants qui ont pointé que la mosquée et le minaret ne se fondaient pas dans l'habitat environnant, que le minaret était trop haut. Il y avait aussi des craintes de nuisances sonores. Ils pointaient aussi qu'il était inapproprié de réaliser un tel minaret à une période où les signes extérieurs de religion sont controversés.»
Cette décision constitue quelque peu une marche en arrière par rapport à l'opinion que Philippe Collard avait émise précédemment. «Je fais la part des choses et j'ai fait fi de mon opinion personnelle. L'ampleur de la pétition traduit la peur réelle ressentie par la population envers la montée de l'islamisme et ses dérives. Cette réaction est irrationnelle, mais je me dois d'être à l'écoute de la population. Je crains que, en cas de création de ce minaret, les sentiments à connotation raciste augmentent. Ce n'est pas souhaitable d'autoriser ce minaret au forceps en ignorant l'opposition très forte. J'espère que les mentalités évolueront.»
Jusqu'au bout
La communauté turque ne comprend pas la décision du collège communal et introduira probablement un recours. «Lors de la fin de l'étude d'incidences, nous avons participé à un débat, mais nous sommes tombés face à un mur, souligne M.Yüksel. On ne comprend pas les reproches que l'on fait à notre projet. On parle qu'il n'est pas en harmonie avec le paysage ardennais. Mais allez voir une maison en coupole, des tours, les arches du Carré qui culminent à plus de quarante mètres. Il y a même des cheminées qui sont plus hautes que notre minaret. On craint l'appel à la prière, mais nous avons dit et redit qu'il n'en était pas question. Tous ces arguments ne sont pas objectifs. C'est dommage parce que l'on pensait que le collège était plutôt favorable pour apaiser les tensions. Il y a 31 mosquées en Région wallonne et toutes peuvent compter sur un minaret.»
Th.L.
http://www.actu24.be/article/belgique/oui_a_la_mosquee,_non_au_minaret/158314.aspx
Le collège de Bastogne remet un avis favorable sur la création d'une mosquée. Mais refuse le minaret. La communauté turque ne comprend pas.
La construction d'un minaret aux abords de la future mosquée turque de Bastogne a suscité un vif émoi. Une pétition a rassemblé pas moins de 2026 signatures.
Après avoir renvoyé le dossier vers l'Urbanisme, le collège communal vient de se prononcer sur le nouveau projet. Un avis favorable au dossier, à l'exclusion du minaret. La communauté turque pourra donc réaliser tous les travaux intérieurs, extérieurs, l'annexe, le parking, mais pas le minaret.
«J'ai présidé la séance de clôture de demande de permis, explique Philippe Collard, bourgmestre de Bastogne. Nous avons écouté les réclamations des plaignants qui ont pointé que la mosquée et le minaret ne se fondaient pas dans l'habitat environnant, que le minaret était trop haut. Il y avait aussi des craintes de nuisances sonores. Ils pointaient aussi qu'il était inapproprié de réaliser un tel minaret à une période où les signes extérieurs de religion sont controversés.»
Cette décision constitue quelque peu une marche en arrière par rapport à l'opinion que Philippe Collard avait émise précédemment. «Je fais la part des choses et j'ai fait fi de mon opinion personnelle. L'ampleur de la pétition traduit la peur réelle ressentie par la population envers la montée de l'islamisme et ses dérives. Cette réaction est irrationnelle, mais je me dois d'être à l'écoute de la population. Je crains que, en cas de création de ce minaret, les sentiments à connotation raciste augmentent. Ce n'est pas souhaitable d'autoriser ce minaret au forceps en ignorant l'opposition très forte. J'espère que les mentalités évolueront.»
Jusqu'au bout
La communauté turque ne comprend pas la décision du collège communal et introduira probablement un recours. «Lors de la fin de l'étude d'incidences, nous avons participé à un débat, mais nous sommes tombés face à un mur, souligne M.Yüksel. On ne comprend pas les reproches que l'on fait à notre projet. On parle qu'il n'est pas en harmonie avec le paysage ardennais. Mais allez voir une maison en coupole, des tours, les arches du Carré qui culminent à plus de quarante mètres. Il y a même des cheminées qui sont plus hautes que notre minaret. On craint l'appel à la prière, mais nous avons dit et redit qu'il n'en était pas question. Tous ces arguments ne sont pas objectifs. C'est dommage parce que l'on pensait que le collège était plutôt favorable pour apaiser les tensions. Il y a 31 mosquées en Région wallonne et toutes peuvent compter sur un minaret.»
Th.L.
http://www.actu24.be/article/belgique/oui_a_la_mosquee,_non_au_minaret/158314.aspx