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    Raciste, l'Etat d'Israel ?

    MP
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    Date d'inscription : 18/06/2006

    Raciste, l'Etat d'Israel ? Empty Raciste, l'Etat d'Israel ?

    Message  MP Dim 15 Juil - 10:25

    Juifs séfarades en Israël

    Qui sont les victimes du sionisme ? Les Palestiniens évidemment. Mais sont-ils les seules victimes de ce mouvement colonial ? A cette question, Ella Shohat répond clairement par la négative, en affirmant que le sionisme a aussi produit ses victimes juives (1). Universitaire d’origine israélienne, Shohat enseigne depuis de nombreuses années à New York. En Israël, à l’exception de cercles très minoritaires, elle a, depuis toujours, été complètement ostracisée par le monde universitaire et intellectuel.

    Sans constituer une autobiographie, l’essai de Shohat raconte aussi son histoire à elle – femme, juive arabe, et de surcroît antisioniste –, ainsi que celle de ces nombreux Israéliens qui, nés dans la culture arabe, n’ont jamais pu, pour cette raison, être reconnus comme de véritables membres de la communauté nationale israélienne, à plus forte raison de ses élites.

    Le mouvement sioniste est né, au début du XXe siècle en Europe, comme une tentative de réponse à l’antisémitisme. Ses idéologues et ses pionniers ont tous été les enfants de la culture européenne, coloniale et moderniste, y compris de son racisme envers tout ce qui n’était pas européen. Désirant faire émigrer les communautés juives du monde arabe – par besoin d’une main-d’œuvre habituée aux travaux difficiles et pas beaucoup plus chère que la main-d’œuvre arabe indigène, ou pour réaliser le rêve d’un « retour » des communautés juives vers leur patrie historique –, les dirigeants sionistes n’ont jamais su considérer ceux qu’ils nommaient leurs « frères des communautés orientales » comme de véritables égaux.

    Certaines des communautés juives les plus anciennes du monde, tels les Juifs d’Irak ou du Yémen, ont été véritablement manipulées pour venir renforcer le jeune Etat, la direction sioniste n’hésitant pas à utiliser des méthodes terroristes pour faire fuir les Juifs de leurs pays, comme dans le cas de la communauté juive irakienne dont est issue Shohat.

    Si certains dirigeants sionistes n’ont jamais caché leur racisme antiséfarade, la majorité d’entre eux avaient plutôt un regard paternaliste, promettant une place égale aux nouveaux immigrants juifs arabes, après une période de socialisation et d’adaptation à la modernité, ashkénaze comme il s’entend. Victimes d’un déracinement qu’ils ne désiraient pas, les Juifs arabes immigrés en Israël sont, pour l’auteur, des réfugiés. Certes privilégiés par rapport aux réfugiés palestiniens, mais réfugiés quand même, et victimes d’une discrimination structurelle et d’un racisme plus ou moins déclaré.

    Cet essai a été publié, en anglais, dans la revue new-yorkaise Social Text, en 1988, au moment où, en Israël, la seconde génération de ces victimes juives du sionisme commençait à remettre en question l’hégémonie ashkénaze, d’abord dans le champ politique puis dans le champ culturel. Pourtant, ce n’est qu’en 2001 qu’il a été traduit et publié en hébreu... par le Centre d’information alternative – une organisation de la gauche radicale – et la jeune maison d’édition Kedem, spécialisée dans la publication d’auteurs juifs arabes. C’est-à-dire encore dans la périphérie de l’hégémonie culturelle israélienne.

    Pourtant, au moment où ce texte fondateur est enfin publié en Israël, il n’est plus totalement isolé. Des écrivains comme Sami Shalom Chetrit, des chercheurs comme Yehuda Shenhav, des cinéastes comme David Ben Chetrit (2) sont enfin reconnus à leur juste valeur et commencent à trouver leur place. Ils portent tous un regard extrêmement critique sur les fondements racistes de la société israélienne, et, pour la plupart, remettent en question le sionisme aussi pour ce qu’il a commis à l’encontre de ses victimes palestiniennes.

    Michel Warschawski.

    http://www.monde-diplomatique.fr/2007/07/WARSCHAWSKI/14936

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