Trois islamistes condamnés pour prosélytisme en ligne
De notre correspondant à Londres RÉMI GODEAU.
Publié le 06 juillet 2007
Actualisé le 06 juillet 2007 : 07h56
À l'issue d'un procès sans précédent, un tribunal britannique a condamné hier trois spécialistes en informatique, accusés d'avoir diffusé de la propagande d'al-Qaida sur Internet.
POUR avoir prôné la guerre sainte en ligne, trois islamistes passeront entre six et dix ans en prison. À l'issue d'un procès sans précédent, Younes Tsouli, Waseem Mughal et Tariq al-Daour ont été condamnés, hier, par le tribunal londonien de Woolwich, pour incitation au terrorisme par le biais d'Internet. « Ils utilisaient de fausses identités, des cartes de crédit volées et des forums de discussion secrets », a expliqué Peter Clarke, le chef du contre-terrorisme à Londres, par ailleurs chargé de l'enquête sur les trois attentats manqués de Londres et de Glasgow.
Tous trois soupçonnés de liens avec al-Qaida en Irak, les experts en informatique avaient plaidé coupable. Marocain d'origine, Younes Tsouli était le meneur. En ligne, son nom de code était « irhabi007 », soit le mot arabe correspondant à « terroriste » suivi du matricule de James Bond. Mais il n'avait rien d'un internaute facétieux. Il a admis avoir organisé une campagne sur le Web pour pousser les musulmans au djihad contre les incroyants. Avec ses complices, il a utilisé des courriels et des sites radicaux pour convertir de jeunes recrues à l'idéologie d'Oussama Ben Laden et pour recruter en Irak, et ailleurs, des kamikazes prêts à « tuer des »ennemis incroyants* à une échelle internationale », selon les termes de la police. Lors d'un échange électronique, Tsouli a révélé au Britannique Waseem Mughal qu'il avait été chargé par al-Qaida de traduire en anglais un des livres officiels de l'organisation terroriste qui promeut la guerre sainte.
Manuel de fabrication d'une ceinture d'explosifs
Pour leur propagande, le trio disposait de matériaux en tout genre, et notamment d'images de décapitation d'otages occidentaux. Parmi les extraits retrouvés : les mises à mort des Américains Nick Berg (en Irak) et Daniel Pearl (au Pakistan), les supplications du Britannique Ken Bigley (en Irak). Les perquisitions ont aussi permis de trouver des manuels pratiques montrant comment piéger une voiture, un film expliquant comment fabriquer une ceinture d'explosifs, une vidéo sur les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, un dépliant sur le maniement de la grenade, etc. Chez le Jordanien d'origine Tariq al-Daour, Scotland Yard a retrouvé des CD-Rom contenant des instructions pour confectionner des explosifs et des poisons.
Fait unique, Younes Tsouli et Tariq al-Daour étaient complices sans s'être rencontrés : ils ne communiquaient que par Internet. Mais le second n'avait rien à prouver au chef du e-réseau. Ses conversations électroniques l'attestent. Un jour, il y assure qu'il « sponsoriserait les attentats terroristes et [deviendrait] le nouveau Ben Laden » s'il avait à sa disposition un million de livres sterling. Un autre, il y affirme que les opérations suicides sont acceptables à condition qu'elles provoquent de nombreuses morts, car « la vie d'un musulman vaut mieux que ça ».
lien
De notre correspondant à Londres RÉMI GODEAU.
Publié le 06 juillet 2007
Actualisé le 06 juillet 2007 : 07h56
À l'issue d'un procès sans précédent, un tribunal britannique a condamné hier trois spécialistes en informatique, accusés d'avoir diffusé de la propagande d'al-Qaida sur Internet.
POUR avoir prôné la guerre sainte en ligne, trois islamistes passeront entre six et dix ans en prison. À l'issue d'un procès sans précédent, Younes Tsouli, Waseem Mughal et Tariq al-Daour ont été condamnés, hier, par le tribunal londonien de Woolwich, pour incitation au terrorisme par le biais d'Internet. « Ils utilisaient de fausses identités, des cartes de crédit volées et des forums de discussion secrets », a expliqué Peter Clarke, le chef du contre-terrorisme à Londres, par ailleurs chargé de l'enquête sur les trois attentats manqués de Londres et de Glasgow.
Tous trois soupçonnés de liens avec al-Qaida en Irak, les experts en informatique avaient plaidé coupable. Marocain d'origine, Younes Tsouli était le meneur. En ligne, son nom de code était « irhabi007 », soit le mot arabe correspondant à « terroriste » suivi du matricule de James Bond. Mais il n'avait rien d'un internaute facétieux. Il a admis avoir organisé une campagne sur le Web pour pousser les musulmans au djihad contre les incroyants. Avec ses complices, il a utilisé des courriels et des sites radicaux pour convertir de jeunes recrues à l'idéologie d'Oussama Ben Laden et pour recruter en Irak, et ailleurs, des kamikazes prêts à « tuer des »ennemis incroyants* à une échelle internationale », selon les termes de la police. Lors d'un échange électronique, Tsouli a révélé au Britannique Waseem Mughal qu'il avait été chargé par al-Qaida de traduire en anglais un des livres officiels de l'organisation terroriste qui promeut la guerre sainte.
Manuel de fabrication d'une ceinture d'explosifs
Pour leur propagande, le trio disposait de matériaux en tout genre, et notamment d'images de décapitation d'otages occidentaux. Parmi les extraits retrouvés : les mises à mort des Américains Nick Berg (en Irak) et Daniel Pearl (au Pakistan), les supplications du Britannique Ken Bigley (en Irak). Les perquisitions ont aussi permis de trouver des manuels pratiques montrant comment piéger une voiture, un film expliquant comment fabriquer une ceinture d'explosifs, une vidéo sur les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, un dépliant sur le maniement de la grenade, etc. Chez le Jordanien d'origine Tariq al-Daour, Scotland Yard a retrouvé des CD-Rom contenant des instructions pour confectionner des explosifs et des poisons.
Fait unique, Younes Tsouli et Tariq al-Daour étaient complices sans s'être rencontrés : ils ne communiquaient que par Internet. Mais le second n'avait rien à prouver au chef du e-réseau. Ses conversations électroniques l'attestent. Un jour, il y assure qu'il « sponsoriserait les attentats terroristes et [deviendrait] le nouveau Ben Laden » s'il avait à sa disposition un million de livres sterling. Un autre, il y affirme que les opérations suicides sont acceptables à condition qu'elles provoquent de nombreuses morts, car « la vie d'un musulman vaut mieux que ça ».
lien
Dernière édition par le Dim 8 Juil - 18:34, édité 1 fois
