On en reparlerait encore l'autre jour : fourest reprochait le côté ultra-catholique de Christine Boutin en se demandant l'impact possible de ses idées rleigieuses sur son ministère...
Et ben en voilà une à laquelle je ne me serais jamais attendu ici (même avec Boutin) !
Et ben en voilà une à laquelle je ne me serais jamais attendu ici (même avec Boutin) !
LE MONDE | 04.07.07 | 15h09 • Mis à jour le 04.07.07 | 15h09
Le fait est "sans précédent", croit savoir la Conférence des évêques de
France. C'est un choix "original", concède-t-on au cabinet de la
ministre. La nomination d'un prêtre dans un cabinet ministériel aurait
pu semer le trouble chez les tenants d'une pointilleuse laïcité.
Christine Boutin, ministre du logement et de la ville, n'a pas hésité à
appeler à ses côtés le Père Jean-Marie Petitclerc, acteur social
reconnu à Argenteuil (Val-d'Oise) et à Lyon, où il continue de diriger
une association d'aide aux jeunes en difficulté. "Il a été recruté pour
ses compétences, souligne l'entourage de la ministre. Il se trouve
qu'il est prêtre, il n'est pas pour autant l'aumônier du ministère !"
Proche de personnalités de gauche, le nouveau chargé de mission pour
les relations avec les acteurs locaux "se réjouit d'appartenir à un
pays où les convictions religieuses n'empêchent pas d'exercer un
certain nombre de responsabilités", rapporte La Croix du 25 juin. Le
mélange des genres demeure toutefois exceptionnel. Au XXe siècle, les
exemples les plus connus restent ceux de l'abbé Pierre, député de
Meurthe-et-Moselle de 1945 à 1951, et du chanoine Félix Kir, maire de
Dijon, député de Côte-d'Or de 1945 à 1967. En acceptant d'entrer en
politique auprès de Mme Boutin, le prêtre salésien de Don Bosco,
également polytechnicien, rejoint une équipe marquée par une coloration
chrétienne inédite.
A sa tête, la ministre aux convictions catholiques revendiquées a
conservé son titre de "consulteur" auprès du Conseil pontifical pour la
famille. Cette instance vaticane, notamment chargée de promouvoir les
"initiatives de défense de la vie humaine de la conception à la mort
naturelle", compte 39 consulteurs à travers le monde. Cette fonction,
que Mme Boutin occupe depuis 1996, lui vaut d'être "consultée pour son
expertise sur la politique familiale". "Elle n'est allée au Vatican
qu'une ou deux fois, insiste son cabinet. Il n'y a aucun lien de
subordination et aucune incompatibilité avec ses nouvelles fonctions."
Un avis partagé par la nonciature apostolique à Paris.
Au-delà de ses propres engagements, Mme Boutin s'est entourée de
personnalités connues pour leur proximité avec des mouvements
catholiques conservateurs. C'est le cas de son directeur de cabinet, le
préfet Jean-Paul Bolufer, issu de la droite catholique dure et
militante, réputé pour ses prises de position contre l'avortement ou
l'homosexualité. C'est également le cas de Christine de Chefdebien, sa
conseillère technique chargée de la politique de la ville et des
relations avec les acteurs locaux. En 1992, elle avait été condamnée à
quatre mois de prison avec sursis et 3 000 francs d'amende - une peine
ramenée en appel à 5 000 francs - pour avoir participé à un commando
anti-avortement dans le service gynécologique du centre hospitalier de
Pau.
Stéphanie Le Bars
Article paru dans l'édition du 05.07.07.