L’obsession du complot islamique mondial
par Thierry Meyssan*
Faire en sorte que l’opinion publique occidentale approuve le traitement réservé aux Palestiniens par les forces sionistes et les guerres de prédation autour du Golfe persique requiert, face à la diversité des situations et à l’inévitable complexité de la réalité, des techniques de propagande élaborées visant à déshumaniser l’ennemi et réduire sa cause politique générale à l’obscurantisme religieux d’une minorité. Une maison de production financée par le régime israélien fait figure de véritable laboratoire dans ce domaine. Thierry Meyssan analyse les techniques mises en œuvre dans sa dernière production, Obsession : Radical Islam’s War Against the West, un « documentaire » résolument consacré à la promotion du « Choc des civilisations ».
26 juin 2007
Depuis un an, une mystérieuse maison de production tente de faire diffuser mondialement un « documentaire » consacré à « l’islam radical ». À ce jour, ce film a donné lieu à de nombreuses projections privées, y compris au Congrès des États-Unis, mais n’a trouvé d’audience de masse que lors de sa programmation par la chaîne néoconservatrice Fox News, fin octobre et début novembre 2006. Il a alors été vu par une dizaine de millions de personnes. Des versions sous-titrées en diverses langues ont été préparées, notamment en français. Il est peu probable que ce « documentaire » soit programmé par une chaîne française, tout au moins tant que les lois républicaines seront respectées, mais il trouvera peut-être un public par DVD ou téléchargement.
Intitulé Obsession : Radical Islam’s War Against the West (Obsession : la guerre de l’islam extrémiste contre l’Occident), il tente en 78 minutes de démontrer que le monde musulman contemporain est plus malade encore que l’Allemagne nazie, qu’il est pénétré d’une obsession haineuse conduisant inéluctablement à une « guerre des civilisations », sorte de guerre civile globale dont le terrorisme est le signe précurseur.
Il s’agit en fait d’une hasbarah (c’est-à-dire en hébreu, d’une œuvre de propagande). Elle recourt classiquement à l’émotion, à la dissimulation, à l’amalgame et à la répétition, jusqu’à susciter une forte angoisse chez le spectateur, même le plus averti.
Le message de ce film peut se résumer ainsi : « Le complot jihadiste mondial est le fer de lance de l’islam qui est une civilisation nazie ». Ce slogan concentre les principaux arguments en faveur du « choc des civilisations » et les développe à outrance. Il offre donc une bonne occasion de réfléchir à leur pertinence et de s’en prémunir.
- En premier lieu, le film pose l’existence d’un mouvement secret. Il affirme que diverses actions manifestent ce mouvement, lequel est défini par les actions diverses qu’il vient de lui attribuer. Le raisonnement est parfaitement circulaire. Il se nourrit de la juxtaposition d’images similaires entre elles et de commentaires d’experts. D’emblée, le spectateur est extrait du domaine du rationnel et plongé dans une horreur répulsive.
- Dans un second temps, le film pose que ce mouvement secret n’est pas un groupuscule, mais le fer de lance d’une civilisation d’un milliard d’hommes. Il affirme que les membres de ce mouvement sont les produits exemplaires d’une éducation de masse, qu’ils forment l’élite d’une civilisation. Pour ce faire, il décontextualise les images en faisant abstraction de situations politiques particulières et de la signification culturelle de gestes et d’expressions données.
- Enfin, dans un troisième temps, le film pose que cette civilisation est nazie. Il revient sur l’alliance entre le grand mufti de Jérusalem, dont il fait le représentant de tous les musulmans, et le Reich nazi, mais en la décontextualisant complètement de sorte qu’elle n’a plus pour objet de libérer la Palestine britannique, mais d’exterminer les juifs d’Europe.
1. Le complot jihadiste mondial…
Dès les premières minutes, le spectateur est confronté à des images d’attentats survenus un peu partout dans le monde au cours des dix dernières années. Le président Bush déclare avec gravité qu’il s’agit là d’actes de guerre. Les attentats sont localisés sur un planisphère de manière à démontrer que ce qui s’est passé le 11 septembre 2001 à New York n’est pas un acte isolé, mais une bataille parmi d’autres livrées par « l’islam extrémiste ».
Tétanisé par la vue de ces images sanglantes, le spectateur ne remet pas en cause l’affirmation selon laquelle tous ces crimes ont une cause unique ; ce que classiquement les sociologues nomment la « théorie du complot ». J’ai évidemment quelque hésitation à employer ici ce concept, tant il a été dévoyé depuis six ans pour stigmatiser tous ceux —et moi en premier— qui se sont interrogés sur la version gouvernementale des attentats du 11 septembre. Quoi qu’il en soit, il s’agit ici de la « théorie du complot » au sens le plus strict. Les auteurs amalgament par exemple l’attentat du métro Saint-Michel (généralement attribué à une faction du gouvernement algérien) en 1996 et les attentats en Thaïlande en 2006 (revendiqués par les séparatistes de Pattani). Ils désignent une cause unique : « l’islam extrémiste ». Pour augmenter la pression, le surtitrage indique à chaque attentat le jour de la semaine : mardi à New York, jeudi à Madrid, jeudi encore à Londres, vendredi à Beslan, pourtant ces évènements s’étalent sur une décennie.
Une seyante politologue d’un think tank néoconservateur, Caroline Glick, explique que l’on ne doit pas considérer comme distinctes la lutte des Palestiniens et celle des Irakiens : tous, participent au jihad global. Le surtitrage omet d’indiquer que le capitaine Caroline Glick a servi au département des opérations psychologiques de Tsahal et a conseillé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Cette information aurait alerté le spectateur qui aurait plus facilement perçu le mobile de son intervention : si les Palestiniens, et d’autres, participent au jihad global, c’est qu’alors ils ne luttent pas pour le respect de leurs droits et qu’il n’y a rien à négocier avec eux.
Un « journaliste palestinien », Khaled Abu Toameh, assure que tout cela fait partie d’une « campagne du jihad pour renverser l’Occident et saper les fondations mêmes de la chrétienté et du judaïsme ». Les références religieuses sur fond de cadavres déchiquetés et de victimes en pleurs sont assez puissantes pour paralyser toute réflexion. On aimerait pourtant savoir ce qu’est cet Occident judéo-chrétien qui comprend nous dit-on le Maroc, la Turquie, la Russie, la Thaïlande, etc. On souhaiterait comprendre ce que peuvent signifier des expressions comme « renverser l’Occident » ou « saper les fondements de la chrétienté ». Le surtitrage omet d’indiquer que Khaled Abu Toameh est journaliste au quotidien néoconservateur The Jerusalem Post.
Le professeur Robert Wistricht, président du Sasson Center, souligne qu’une partie de l’islam « récuse un pilier central de la civilisation humaine : le caractère sacré de la vie ». Apparaît alors Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, glorifiant ceux qui sont tués au nom de leur foi. Le montage dénature la déclaration du cheik Nasrallah : la plupart des religions —comme d’ailleurs de nombreuses idéologies séculières— font l’apologie du martyre (c’est-à-dire du sacrifice de soi), cela ne signifie pas qu’elles méprisent la vie, mais qu’elles lui attribuent un sens. Le surtitrage omet d’indiquer que le Sasson Center est un centre d’études de l’antisémitisme et que le professeur Wistricht est un conseiller du ministère des Affaires étrangères israélien.
Le narrateur prend soin de préciser que le film n’est pas dirigé contre les musulmans dans leur ensemble, mais cette réserve n’a pas de sens au regard de la terminologie employée : s’il existe un islam extrémiste, c’est par opposition à un islam modéré ; et si l’islam extrémiste se manifeste par un très haut degré de violence, le terrorisme, c’est que l’islam modéré porte en lui un degré moindre de violence, la haine. Aussi, sur fond d’images du pèlerinage de la Mecque, le narrateur se demande-t-il immédiatement quel pourcentage de musulmans a déjà basculé de la haine vers le terrorisme. La réponse est de 10 à 15 %, ce qui serait l’équivalent, nous dit-on, de la population des États-Unis (Au diable l’arithmétique : pour 1,2 milliard de musulmans, cela fait 120 à 180 millions de personnes, tandis qu’il y a 300 millions d’habitants aux USA). D’une certaine manière, nous voilà rassurés : l’énorme puissance US ne panique pas devant quelques groupuscules, mais doit affronter un adversaire à sa mesure.
B. …est le fer de lance de l’islam…
Puis, le documentaire présente la « culture du jihad ». Les musulmans seraient persuadés à tort que les États-Unis veulent dominer le monde et imposer leur mode de vie. Se croyant menacés, ils riposteraient en cherchant à leur tour à dominer le monde et à imposer leur mode de vie, l’islam en l’occurrence. Ce raisonnement opère un efficace jeu de miroir dans lequel le spectateur mesure l’erreur des autres à l’aune de sa propre vérité.
Dans ce contexte, le spectateur pense de manière ethnocentrique et interprète chaque citation qui lui est présentée sans tenir compte du contexte culturel. En réalité, le jihad est l’équivalent de ce que les chrétiens appellent le « devoir d’état ». C’est une ascèse ; à la fois quelque chose que le croyant doit accomplir là où il se trouve (selon son état) et qui, lorsqu’il l’accomplit, le transforme. Le jihad, c’est aussi bien faire la charité aux pauvres que défendre sa patrie, pourvu qu’on le fasse en s’approchant de Dieu.
Cette manipulation donne l’impression à un spectateur vivant dans une société de consommation que la culture du sacrifice qui permet de se transcender soi-même serait une culture du nihilisme, de la destruction et de l’auto-destruction.
par Thierry Meyssan*
Faire en sorte que l’opinion publique occidentale approuve le traitement réservé aux Palestiniens par les forces sionistes et les guerres de prédation autour du Golfe persique requiert, face à la diversité des situations et à l’inévitable complexité de la réalité, des techniques de propagande élaborées visant à déshumaniser l’ennemi et réduire sa cause politique générale à l’obscurantisme religieux d’une minorité. Une maison de production financée par le régime israélien fait figure de véritable laboratoire dans ce domaine. Thierry Meyssan analyse les techniques mises en œuvre dans sa dernière production, Obsession : Radical Islam’s War Against the West, un « documentaire » résolument consacré à la promotion du « Choc des civilisations ».
26 juin 2007
Depuis un an, une mystérieuse maison de production tente de faire diffuser mondialement un « documentaire » consacré à « l’islam radical ». À ce jour, ce film a donné lieu à de nombreuses projections privées, y compris au Congrès des États-Unis, mais n’a trouvé d’audience de masse que lors de sa programmation par la chaîne néoconservatrice Fox News, fin octobre et début novembre 2006. Il a alors été vu par une dizaine de millions de personnes. Des versions sous-titrées en diverses langues ont été préparées, notamment en français. Il est peu probable que ce « documentaire » soit programmé par une chaîne française, tout au moins tant que les lois républicaines seront respectées, mais il trouvera peut-être un public par DVD ou téléchargement.
Intitulé Obsession : Radical Islam’s War Against the West (Obsession : la guerre de l’islam extrémiste contre l’Occident), il tente en 78 minutes de démontrer que le monde musulman contemporain est plus malade encore que l’Allemagne nazie, qu’il est pénétré d’une obsession haineuse conduisant inéluctablement à une « guerre des civilisations », sorte de guerre civile globale dont le terrorisme est le signe précurseur.
Il s’agit en fait d’une hasbarah (c’est-à-dire en hébreu, d’une œuvre de propagande). Elle recourt classiquement à l’émotion, à la dissimulation, à l’amalgame et à la répétition, jusqu’à susciter une forte angoisse chez le spectateur, même le plus averti.
Le message de ce film peut se résumer ainsi : « Le complot jihadiste mondial est le fer de lance de l’islam qui est une civilisation nazie ». Ce slogan concentre les principaux arguments en faveur du « choc des civilisations » et les développe à outrance. Il offre donc une bonne occasion de réfléchir à leur pertinence et de s’en prémunir.
- En premier lieu, le film pose l’existence d’un mouvement secret. Il affirme que diverses actions manifestent ce mouvement, lequel est défini par les actions diverses qu’il vient de lui attribuer. Le raisonnement est parfaitement circulaire. Il se nourrit de la juxtaposition d’images similaires entre elles et de commentaires d’experts. D’emblée, le spectateur est extrait du domaine du rationnel et plongé dans une horreur répulsive.
- Dans un second temps, le film pose que ce mouvement secret n’est pas un groupuscule, mais le fer de lance d’une civilisation d’un milliard d’hommes. Il affirme que les membres de ce mouvement sont les produits exemplaires d’une éducation de masse, qu’ils forment l’élite d’une civilisation. Pour ce faire, il décontextualise les images en faisant abstraction de situations politiques particulières et de la signification culturelle de gestes et d’expressions données.
- Enfin, dans un troisième temps, le film pose que cette civilisation est nazie. Il revient sur l’alliance entre le grand mufti de Jérusalem, dont il fait le représentant de tous les musulmans, et le Reich nazi, mais en la décontextualisant complètement de sorte qu’elle n’a plus pour objet de libérer la Palestine britannique, mais d’exterminer les juifs d’Europe.
1. Le complot jihadiste mondial…
Dès les premières minutes, le spectateur est confronté à des images d’attentats survenus un peu partout dans le monde au cours des dix dernières années. Le président Bush déclare avec gravité qu’il s’agit là d’actes de guerre. Les attentats sont localisés sur un planisphère de manière à démontrer que ce qui s’est passé le 11 septembre 2001 à New York n’est pas un acte isolé, mais une bataille parmi d’autres livrées par « l’islam extrémiste ».
Tétanisé par la vue de ces images sanglantes, le spectateur ne remet pas en cause l’affirmation selon laquelle tous ces crimes ont une cause unique ; ce que classiquement les sociologues nomment la « théorie du complot ». J’ai évidemment quelque hésitation à employer ici ce concept, tant il a été dévoyé depuis six ans pour stigmatiser tous ceux —et moi en premier— qui se sont interrogés sur la version gouvernementale des attentats du 11 septembre. Quoi qu’il en soit, il s’agit ici de la « théorie du complot » au sens le plus strict. Les auteurs amalgament par exemple l’attentat du métro Saint-Michel (généralement attribué à une faction du gouvernement algérien) en 1996 et les attentats en Thaïlande en 2006 (revendiqués par les séparatistes de Pattani). Ils désignent une cause unique : « l’islam extrémiste ». Pour augmenter la pression, le surtitrage indique à chaque attentat le jour de la semaine : mardi à New York, jeudi à Madrid, jeudi encore à Londres, vendredi à Beslan, pourtant ces évènements s’étalent sur une décennie.
Une seyante politologue d’un think tank néoconservateur, Caroline Glick, explique que l’on ne doit pas considérer comme distinctes la lutte des Palestiniens et celle des Irakiens : tous, participent au jihad global. Le surtitrage omet d’indiquer que le capitaine Caroline Glick a servi au département des opérations psychologiques de Tsahal et a conseillé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Cette information aurait alerté le spectateur qui aurait plus facilement perçu le mobile de son intervention : si les Palestiniens, et d’autres, participent au jihad global, c’est qu’alors ils ne luttent pas pour le respect de leurs droits et qu’il n’y a rien à négocier avec eux.
Un « journaliste palestinien », Khaled Abu Toameh, assure que tout cela fait partie d’une « campagne du jihad pour renverser l’Occident et saper les fondations mêmes de la chrétienté et du judaïsme ». Les références religieuses sur fond de cadavres déchiquetés et de victimes en pleurs sont assez puissantes pour paralyser toute réflexion. On aimerait pourtant savoir ce qu’est cet Occident judéo-chrétien qui comprend nous dit-on le Maroc, la Turquie, la Russie, la Thaïlande, etc. On souhaiterait comprendre ce que peuvent signifier des expressions comme « renverser l’Occident » ou « saper les fondements de la chrétienté ». Le surtitrage omet d’indiquer que Khaled Abu Toameh est journaliste au quotidien néoconservateur The Jerusalem Post.
Le professeur Robert Wistricht, président du Sasson Center, souligne qu’une partie de l’islam « récuse un pilier central de la civilisation humaine : le caractère sacré de la vie ». Apparaît alors Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, glorifiant ceux qui sont tués au nom de leur foi. Le montage dénature la déclaration du cheik Nasrallah : la plupart des religions —comme d’ailleurs de nombreuses idéologies séculières— font l’apologie du martyre (c’est-à-dire du sacrifice de soi), cela ne signifie pas qu’elles méprisent la vie, mais qu’elles lui attribuent un sens. Le surtitrage omet d’indiquer que le Sasson Center est un centre d’études de l’antisémitisme et que le professeur Wistricht est un conseiller du ministère des Affaires étrangères israélien.
Le narrateur prend soin de préciser que le film n’est pas dirigé contre les musulmans dans leur ensemble, mais cette réserve n’a pas de sens au regard de la terminologie employée : s’il existe un islam extrémiste, c’est par opposition à un islam modéré ; et si l’islam extrémiste se manifeste par un très haut degré de violence, le terrorisme, c’est que l’islam modéré porte en lui un degré moindre de violence, la haine. Aussi, sur fond d’images du pèlerinage de la Mecque, le narrateur se demande-t-il immédiatement quel pourcentage de musulmans a déjà basculé de la haine vers le terrorisme. La réponse est de 10 à 15 %, ce qui serait l’équivalent, nous dit-on, de la population des États-Unis (Au diable l’arithmétique : pour 1,2 milliard de musulmans, cela fait 120 à 180 millions de personnes, tandis qu’il y a 300 millions d’habitants aux USA). D’une certaine manière, nous voilà rassurés : l’énorme puissance US ne panique pas devant quelques groupuscules, mais doit affronter un adversaire à sa mesure.
B. …est le fer de lance de l’islam…
Puis, le documentaire présente la « culture du jihad ». Les musulmans seraient persuadés à tort que les États-Unis veulent dominer le monde et imposer leur mode de vie. Se croyant menacés, ils riposteraient en cherchant à leur tour à dominer le monde et à imposer leur mode de vie, l’islam en l’occurrence. Ce raisonnement opère un efficace jeu de miroir dans lequel le spectateur mesure l’erreur des autres à l’aune de sa propre vérité.
Dans ce contexte, le spectateur pense de manière ethnocentrique et interprète chaque citation qui lui est présentée sans tenir compte du contexte culturel. En réalité, le jihad est l’équivalent de ce que les chrétiens appellent le « devoir d’état ». C’est une ascèse ; à la fois quelque chose que le croyant doit accomplir là où il se trouve (selon son état) et qui, lorsqu’il l’accomplit, le transforme. Le jihad, c’est aussi bien faire la charité aux pauvres que défendre sa patrie, pourvu qu’on le fasse en s’approchant de Dieu.
Cette manipulation donne l’impression à un spectateur vivant dans une société de consommation que la culture du sacrifice qui permet de se transcender soi-même serait une culture du nihilisme, de la destruction et de l’auto-destruction.