Oui ,bien sûr ...mais tu m'accorderas que pour tuer quelqu'un avec la même sérénité qu'on abattrait un arbre si on était bûcheron "parce que c'est un boulot à faire" , il faut avoir une disposition d'esprit qu'on peut difficilement qualifier de conscience professionnelle.
J'y repensais en m'endormant
Qu'on soit devant une guillotine, une chaise électrique, ou une potence, je crois qu'il ne faille pas "une dispostion d'esprit" particulière, mais une absence bestiale d'état d'âme. Ce qui ne constitue même pas un délit, juste une carence de sensibilité. Note que, pour moi, couper la tête d'un canard qui gambadait joyeusement participe de la même démarche, même s'il est convenu que tuer unanimal est moins grave ...
Dans le système "industriel" des allemands, la distance entre le boureau et la victime facilite encore l'absence d'état d'âme, puisque personne ne donne directement la mort (je t'en prie, vois cela avec l'esprit d'abrutis) :
les uns font "simplement " entrer une foule de gens dans une "salle" ; d'autres ne font que pousser sur le bouton déclencheur de gaz ; les derniers dégagent la salle ... En plus, le nombre de gens évite toute "personnalisation". Un peu la différence entre le contact que tu peux établir avec quelqu'un que tu prends en stop, et le poinçonneur des lilas ...
Bref, je ne pense pas que ces exécutants se soient posé la moindre question, et encore moins aient eu des "sentiments", fussent-ils racistes.
Et surtout , l'argument est réversible : pour le soldat israélien , c'est alors un simple boulot de ...euh...nettoyer un nid de terroristes .Et pour le résistant palestinien ,c'en est un autre de...euh...affaiblir les forces vives de l'occupant illégitime.
Idem ! Il n'y a pas vraiment d'ennemi avec un visage, mais un "boulot" à faire.
A ce compte-là , on en arrive à justifier n'importe quelle atrocité , raciste ou pas , non?
Non, pas du tout ! Il faut faire la différence entre les "outils" et ceux qui les mettent en action.