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    On ne réformera pas sans les étudiants

    silverbold
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    On ne réformera pas sans les étudiants Empty On ne réformera pas sans les étudiants

    Message  silverbold Jeu 17 Mai - 17:07

    La fracture générationnelle s'est confirmée dans les urnes. La meilleure réponse est une attention sincère aux aspirations de la jeunesse.

    On ne réformera pas sans les étudiants

    Par Bruno JULLIARD

    QUOTIDIEN : mercredi 16 mai 2007
    Bruno Julliard président de l'Unef.
    Pour la première fois dans une élection présidentielle, le chef de l'Etat n'a pas été élu avec les voix de la jeunesse. Alors que Jacques Chirac obtenait 55 % des voix des 18-24 ans en 1995 et que François Mitterrand en obtenait 60 % en 1981, cette année Nicolas Sarkozy ne recueille que 42 % des suffrages des moins de 25 ans. La fracture générationnelle s'est confirmée dans les urnes. La meilleure réponse à apporter est une attention sincère aux aspirations de la jeunesse. Aspiration à l'autonomie, à se former, à s'insérer durablement sur le marché de l'emploi, aspiration à s'engager pleinement dans la vie d'adulte et dans le travail. La réforme de l'Université et l'amélioration des conditions de réussite des étudiants devront évidemment être une première réponse à ces attentes.
    Sur le marché de l'emploi, le diplôme universitaire, pourtant si décrié, reste la meilleure arme contre le chômage. Les orientations de toute nouvelle réforme de l'Université doivent converger vers l'objectif impératif de réussite du plus grand nombre. La priorité doit enfin être donnée aux premiers cycles universitaires et au réengagement financier de l'Etat dans les universités. La promesse faite par Nicolas Sarkozy d'augmenter le budget de l'enseignement supérieur de 50 % d'ici à 2012 doit trouver ses premières traductions dès la rentrée. Nous connaissons les clés de la lutte contre l'échec universitaire : des enseignements individualisés, une orientation progressive par des enseignements multidisciplinaires en début de cursus, une pédagogie renouvelée, des bibliothèques plus accessibles, un nombre plus important de places dans les filières professionnelles comme les IUT, ou encore le développement du service public d'orientation par le recrutement massif de conseillers d'orientations. Les bonnes volontés existent, tout comme les idées. Ce qui nous manque pour atteindre la même proportion de jeunes diplômés que les pays concurrents au nôtre, c'est avant tout des moyens, humains et financiers.
    Nous demandons aussi une transformation en profondeur de l'Université. Pour en finir avec certains maux comme l'illisibilité de nos formations, l'échec massif, la concurrence entre grandes écoles et universités, les inégalités de financement entre formations, la démocratie méprisée dans trop d'établissements. Et pour relever les défis de demain que sont la mobilité internationale, l'insertion professionnelle et l'excellence de la recherche.
    Seul un service public puissant de l'enseignement supérieur pourra être à la hauteur des enjeux. Dotées de financements publics conséquents, d'outils démocratiques performants, nos universités pourront enfin être la hauteur de leurs concurrentes. Cette réforme devra écarter la tentation dogmatique de la sélection, aussi injuste socialement qu'inefficace pédagogiquement, mais au contraire avoir pour objectif de démocratiser l'enseignement supérieur et de donner à tous la même chance de réussite. De même, l'autonomie des universités ne pourra être le prétexte à une concurrence incontrôlée entre établissements, un début de privatisation par une augmentation des frais d'inscription ou la fin des diplômes nationaux.
    Nicolas Sarkozy s'est présenté ces derniers mois comme le candidat de la rupture et du changement. Quitte à passer en force : il s'est ainsi engagé à transformer radicalement l'Université par une loi avant l'été. Notre Université a sans conteste besoin d'être réformée. Les acteurs de l'Université, dont l'Unef, sont prêts à s'engager dans cette voie. Deux écueils obéreront cependant toute chance de réforme. Le premier est la tentation de liquider, par une réforme libérale et dogmatique, le service public d'enseignement supérieur. Le second est le refus du dialogue et de la concertation, impossibles avec un tel calendrier.
    L'expérience des dernières décennies a montré que les ministres qui imposent leur point de vue ne rencontrent aucune réussite. A la veille de la nomination du gouvernement et du ministre chargé de l'Enseignement supérieur, cette leçon doit être entendue : on ne réformera pas sans les étudiants.

    http://www.liberation.fr/rebonds/254033.FR.php

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