Budget : très bien mais doit mieux faire

Budget : très bien mais doit mieux faire

C'est en résumé le bulletin décerné par la commission européenne au budget de la Belgique. La Commission salue l'équilibre budgétaire de la Belgique. Et la réduction du poids de la dette. Mais elle s'inquiète du recours systématique à des mesures ponctuelles pour y arriver, comme la vente des immeubles de l'Etat …

7 mar 2007 18:38

La Belgique fait partie des bons élèves de la classe. Et la Commission s'en félicite. Pas de déficit en 2006, et même la promesse d'un budget en boni à partir de 2007. Parallèlement, le poids de la dette continue à diminuer. Selon le gouvernement, elle devrait descendre juste sous les 84% du PIB cette année. Pour la Commission, elle se situera encore un peu au dessus des 85%. En effet , Eurostat conteste toujours la façon dont le gouvernement a comptabilisé la reprise des dettes de la SNCB.

Mais ce qui inquiète la Commission, c'est la manière d'obtenir ces bons résultats. En effet la réduction de la dette vient largement des mesures ponctuelles que le gouvernement a enchaîné ces dernières années comme l'amnistie fiscale ou la vente des immeubles de la régie des bâtiments. Par ailleurs la baisse générale des taux d'intérêts a fait le reste en allégeant considérablement la facture de la charge de la dette dans les dépenses de l'Etat.

La Commission demande donc aux ministres européens des finances d'inviter la Belgique à accélérer l'assainissement en recourant beaucoup moins aux mesures exceptionnelles. Mais aussi de veiller à la viabilité de l'équilibre budgétaire à long terme pour faire face à l'augmentation prévue des dépenses liées au vieillissement.

http://www.rtbf.be/info/belgique/ARTICLE_075542

Tout cela est très compliqué.

Empocher le prix de vente de son immeuble, mais en devenir locataire, présente des inconvénients, mais aussi des avantages :

- le locataire doit payer un loyer mais il peut exactement prévoir ce que lui coûte son occupation.
- c'est loin d'être le cas que ce sont les Domaines qui "gèrent", souvent à des coûts qui feraient jetter dehors tout gérant privé.
- les sommes obtenues par les ventes viennent soulager la dette, et sont donc à déduire les loyers payés.
- les nouveaux propriétaires de biens de l'Etat loueront évidemment avec un profit, mais dont une bonne partie proviendra sans doute d'une meilleure gestion. Et ne perdons pas de vue que ces profits seront fiscalisés, revenant en partie à l'Etat.

Bref, difficile de juger sans avoir les dossiers et une grosse calculette !

Ceci dit, l'UE a raison de préférer les économies stucturelles, et le dégraissement de l'Etat. Mais si Reynders partage certainement ce point de vue, avait-il le choix avec un partenaire socialiste ?

A titre de comparaison, Ségolène Royal parle, dans sa campagne, de ré-engager des fonctionnaires à tous les postes qui ont été difficilement supprimés durant la précédente législature ! Le clientélisme est farouchement ancré dans le système de gauche et, de fait, ne tolère aucune économie structurelle ou mieux, veut en augmenter les dépenses.

Je me souviens, soudain, de ce Ministre très sympathique qui s'appelait Louis Olivier (MR) et qui disait :

" En 1960, il y avait 450.000 fonctionnaires ; aujourd'hui, ils ne sont pas loin du million. Estimez-vous sincèrement que nous sommes mieux administrés ?"